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augmentation électricité février 2023

Augmentation des prix de l’électricité contenue à 15% : promesse tenue ?

L’heure de la révision biannuelle des tarifs de l’électricité a sonné !

+15% : c’était l’augmentation annoncée par le gouvernement pour le tarif réglementé d’électricité, qui concerne plus de 70% des Français. Et la promesse semble plutôt tenue : selon nos calculs basés sur les nouvelles grilles tarifaires, l’augmentation réelle moyenne est de 15,74% par foyer.

Rappelez-vous : en septembre 2022, la Première ministre Élisabeth Borne proclamait un nouveau bouclier tarifaire pour 2023 visant à contenir l’augmentation des tarifs de l’électricité à 15%. 

Une large majorité des consommateurs d’électricité seront touchés par cette hausse : les abonnés au tarif réglementé de vente d’EDF (TRV), mais aussi les abonnés aux offres dotées d’un tarif indexé sur les TRV. En bref, ce sont plus de 92 % des consommateurs qui verront leur facture augmenter fortement.

Mais derrière les effets d’annonce, quelles sont les augmentations réelles sur la facture des Français ? Tous les foyers vont-ils vraiment subir la même hausse ?

Les experts de Lite se sont plongés dans les nouvelles grilles tarifaires pour vous aider à démêler le vrai du faux. Découvrez maintenant de combien vos factures vont augmenter dès février 2023.

 

💡 Augmentation des prix de l’électricité février 2023 : ce qu’il faut retenir

    • Si le bouclier tarifaire à +15% tient globalement sa promesse (+15,74% en moyenne par foyer), il est loin de protéger tous les consommateurs de façon homogène ;
    • Les abonnés au tarif « Base » sont les plus affectés par les fortes hausses ;
    • Les abonnés aux Heures Creuses subissent les moins fortes hausses (surtout les petits consommateurs), tout comme les abonnés à l’offre Tempo. Ce qui confirme la stratégie gouvernementale d’encourager la flexibilité des consommateurs : décaler ses usages pour moins dépenser.

 

🔥 Une augmentation des prix de l’électricité moyenne à +15,74%

Premier constat : en moyenne, la promesse du bouclier tarifaire à 15% semble plutôt respectée.

En s’appuyant sur les nouvelles grilles tarifaires, nous constatons que l’augmentation moyenne réelle s’élève à +15,74%, soit +184€ en moyenne sur la facture annuelle * (+15,58€ par mois).

Il faut savoir que l’augmentation des prix de l’électricité de +15% initialement annoncée aurait  engendré une hausse de +175€/an (14,58€/mois) en moyenne. Un chiffre qui reste élevé pour les foyers Français.

Mais ne nous réjouissons pas trop vite. C’est historique : le prix du kWh d’électricité en option Base dépasse pour la première fois la barre des 20 centimes (contre 17,4 centimes en 2022). Pour rappel, avant 2022, les augmentations lors des révisions tarifaires ne dépassaient jamais la barre des +3%, ce qui restait déjà exceptionnel.

Nous percevons déjà des disparités entre les différentes catégories de consommateurs :

  • Pour un foyer avec une petite consommation (6kVA – base – 3 000 kWh/an) : +16 %, soit +104 € sur la facture annuelle ;
  • Pour un foyer avec une consommation moyenne (9kVA – base – 10 000 kWh/an) : +17%, soit  +330 € sur la facture annuelle ;
  • Pour un foyer avec une grande consommation (12 kVA – 50% heures pleines/heures creuses – 15 000 kWh/an) : +15,4 %, soit +409 € sur la facture annuelle.

Pour vous aider à décrypter votre facture et à réduire votre budget électricité, découvrez le nouvel outil d’analyse personnalisée ÉcoScan de Lite 

 

⚖️ Le bouclier tarifaire à 15% : une promesse à plusieurs vitesses ?

Le discours officiel est clair : logiquement, les consommateurs ne devraient pas subir de hausse de plus de 15% des tarifs réglementés – ce qui représente déjà une augmentation sans précédent en France.

Jetons un oeil à ce qu’il s’était passé en 2022 avec le premier bouclier tarifaire à 4% : les experts Lite avaient alors cherché à vérifier si le bouclier tarifaire avait été appliqué à tous les particuliers.

Les calculs Lite avaient alors montré que, pour plusieurs millions d’abonnés au tarif bleu d’EDF, l’augmentation des prix avait allègrement dépassé le seuil des +4%. Le scénario va-t-il se répéter en 2023 ? Oui, même si les disparités ne sont pas les mêmes. Explications.

En 2023, non seulement l’augmentation des tarifs de l’électricité ne touche pas tous les consommateurs de façon homogène.

En voici la démonstration :

  • +16,54% d’augmentation sur la facture pour les petits foyers en option base, soit +159€/an. C’est l’une des catégories qui subit la plus forte hausse ;
  • +14,4% d’augmentation pour les petits foyers en option « Heures Creuses ». C’est l’une des catégories qui subit la plus faible hausse.

Autre conclusion : l’abonnement à l’électricité a moins augmenté que le tarif du kWh (+5% environ en Base et +2 à 5% en Heures Pleines / Heures Creuses. Les foyers consommant moins d’électricité subissent donc de plus faibles augmentations que les foyers consommant beaucoup, plus affectés par la hausse du prix du kWh.

Or, une facture énergétique qui flambe, c’est évidemment un pouvoir d’achat qui dégringole. Surtout lorsqu’on constate que la tendance de ce début d’année est nettement à l’augmentation.

L’éclairage Lite : le chiffre de 15% est non pas une limite mais une moyenne qui inclut tous les tarifs réglementés, toutes options confondues.

📣 Heures Creuses, Tempo : une tarification de plus en plus incitative ?

« Je baisse, j’éteins, je décale » : vous aussi, vous avez entendu ce slogan en boucle dernièrement ?

Tout cela n’avait probablement rien d’anodin lorsqu’on voit à quel point l’option Heures Pleines / Heures Creuses et l’offre Tempo sont poussées par ces nouvelles grilles tarifaires.

Les heures creuses ont ainsi subi moins d’augmentation (+10%) que les heures pleines (+21%). On y lit une volonté du gouvernement d’inciter financièrement les consommateurs à consommer davantage en heures creuses.

Prenons l’exemple d’un foyer à 9kVA avec une consommation de 10MWh en Heures Pleines / Heures Creuses :

  • S’il consomme 20% d’électricité pendant les heures creuses : +18% d’augmentation ;
  • S’il consomme 40% d’électricité pendant les heures creuses : +16% d’augmentation ;
  • S’il consomme 60% d’électricité pendant les heures creuses : +14% d’augmentation ;
  • S’il consomme 80% d’électricité pendant les heures creuses : +11,5% d’augmentation.

Du côté de l’offre Tempo, même tendance : plus l’abonné Tempo décalera ses usages sur les jours les moins chers, plus les augmentations seront basses. Seuls les « Jours Rouges » Tempo seront augmentés fortement en heures pleines (+22,4%).

Mais pourquoi inciter les consommateurs à décaler leurs usages ? Vous allez voir, c’est très simple.

Le point commun entre l’option Heures Creuses et l’offre Tempo, c’est qu’elles incitent financièrement les consommateurs à décaler leurs usages (la nuit, ou les jours où la demande en électricité n’est pas trop forte). Décaler ses usages, c’est tout d’abord permettre au réseau de mieux s’équilibrer et d’éviter une coupure locale voire générale, si la demande électrique nationale ne peut être assouvie. Or, c’est l’une des principales préoccupations à l’heure actuelle : avoir assez d’électricité pour tout le monde, à un instant T.

Avec les faibles augmentations appliquées sur l’option Heures Creuses et l’offre Tempo, le gouvernement encourage donc financièrement les consommateurs à modifier leurs habitudes de consommation d’électricité.

L’éclairage Lite : l’option Heures Creuses devient avantageuse pour de plus en plus de consommateurs ! Pour un foyer à 9 kVA qui consomme 10MWh, l’offre est rentabilisée en concentrant seulement 29% de votre consommation totale d’électricité pendant les plages d’heures creuses. Un chiffre qui tend à baisser significativement pour les foyers ayant une forte consommation. À titre de comparaison, ce seuil de rentabilité était de 31% en 2022 et de plus de 50% en 2021. Encore un encouragement évident à décaler ses usages pour réduire ses dépenses.

📉 L’augmentation des prix de l’électricité : coup d’arrêt pour le pouvoir d’achat

 

Non, vous ne rêvez pas lorsque vous regardez votre compte en banque : de nombreux postes de consommation augmentent significativement depuis ce début d’année 2023.

  • +15,74 % en moyenne sur les tarifs réglementés de l’électricité ;
  • +15% officiellement sur le prix du gaz ;
  • augmentations sur abonnements Internet
  • +20% sur les forfaits mobiles (selon le comparateur en ligne Ariase) et d’importantes augmentations sur les abonnements à internet ;
  • +4,19% sur le prix du timbre ;
  • +3% à 3,5% sur les assurances automobile et +2,5% à 3% sur les assurances habitation (selon Assurland) ;
  • +12% sur le pass Navigo et +10% sur le ticket de métro, pour les Franciliens ;
  • Fin de la ristourne sur le carburant, etc.

Bref, l’augmentation de +15,74% en moyenne sur les tarifs de l’électricité vient renforcer la dynamique de baisse du pouvoir d’achat des Français, plus que jamais à la recherche de solutions pour reprendre le contrôle de leur budget énergétique qui semble leur échapper complètement.

Une inquiétude déjà apparente en juillet 2022. Lors d’un sondage mené par Lite auprès de 1725 utilisateurs, 1 consommateur sur 2 déclarait être inquiet de la situation d’augmentation des tarifs. Ils étaient 3 sur 4 à penser que leur facture allait continuer à augmenter. Si les consommateurs y voyaient déjà clair, rares étaient ceux qui s’attendaient à une augmentation aussi conséquente.

L’éclairage Lite : cette révision des tarifs de l’électricité s’accompagne d’une légère réduction de certaines taxes sur le prix du kWh : elles sont passées de 27 à 21% sur la consommation. C’est une timide bonne nouvelle pour les abonnés des offres à prix fixe : leur prix du kWh ne bougera pas, alors que leurs taxes baisseront, diminuant ainsi légèrement le montant de leur facture.

🏋️ Un bouclier tarifaire qui évite un doublement des factures …

 

Le 14 septembre 2022, la Première ministre Elisabeth Borne annonçait la mise en place d’un bouclier tarifaire limitant la hausse des tarifs de l’électricité et du gaz à +15%.

Une augmentation jamais vue mais qui reste très largement inférieure à la proposition de la CRE. En effet, dans ses propositions émises à la mi-janvier, la Commission de Régulation préconisait une augmentation radicale qui aurait fait doubler la facture d’électricité des Français :

  • Pour les tarifs bleus résidentiels : +108,91% HT, soit +99,36% TTC ;
  • Pour les tarifs bleus professionnels : +106,88% HT, soit +97,94% TTC.

Il faut savoir que pour fixer ses propositions, la CRE se base sur un calcul spécifique prenant en compte le prix de marché et le coût de l’accès au nucléaire historique produit par EDF pour les fournisseurs alternatifs. Elle peut ainsi proposer une évolution de tarif en adéquation avec le contexte.

Avec le bouclier tarifaire, le gouvernement choisit de contourner cette règle de calcul. Il limite la hausse des tarifs pour maîtriser de façon artificielle les conséquences sur les factures des consommateurs.

L’éclairage Lite : Comment le tarif réglementé de l’électricité est-il fixé ?

Il faut savoir que le calcul du tarif réglementé de l’électricité est basé sur plusieurs éléments, dont :

  • Le volume et le prix de l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) : 100TWh à un prix de 42€/MWh en 2023 (le prix auquel les fournisseurs alternatifs achètent l’énergie nucléaire produite par le parc d’EDF). Il s’agit d’un prix particulièrement avantageux dans la conjoncture actuelle par rapport aux prix pratiqués sur le marché de gros ;
  • Le prix de l’électricité sur les marchés de gros (150€/MWh en 2022 à la même période, contre 190€/MWh aujourd’hui) ;
  • Le coût d’acheminement (le TURPE) qui permet d’acheminer l’électricité des centres de production d’énergie aux clients finaux.

 

🤑 … Mais une solution coûteuse et non-durable

 

Nous allons prolonger en 2023 le mécanisme de bouclier tarifaire pour tous les ménages”, annonçait Elisabeth Borne le 14 septembre 2022.

La Première ministre annonçait alors un budget de 45 milliards d’euros (presque la même somme que celle dépensée depuis l’automne 2021 pour toutes les mesures visant à soutenir le pouvoir d’achat des Français) “pour aider les ménages, les copropriétés, les logements sociaux, les petites entreprises et les plus petites communes”, précisait-elle.

45 milliards d’euros, c’est une somme considérable : c’est près de six fois plus que ce qui est prévu pour le financement des travaux de rénovation (environ 7 milliards d’euros).

Le bouclier tarifaire, qu’il s’agisse de la version 2022 ou 2023, apparaît donc comme une solution temporaire. Elle permet aux consommateurs d’éviter une hausse immédiate de leur facture d’énergie, mais elle ne règle en rien l’enjeu majeur de la maîtrise de consommation d’énergie.

D’autre part, soulignons que malgré cette forte augmentation, les prix de l’électricité en France figurent parmi les plus bas, avec l’Espagne et le Portugal.

L’éclairage Lite : Le bouclier tarifaire 2023 est en partie amorti par la taxation des super profits relative à la crise énergétique (18 milliards d’euros), la diminution des subventions aux « énergies renouvelables » (9 milliards d’euros) et la contribution des producteurs solaire et hydroélectrique (1 milliard d’euros).

 

👀 Et après : comment agir durablement face à l’augmentation des prix de l’électricité ?

 

Le constat est clair : le bouclier tarifaire ne représente pas une solution durable.

Rémy Rousset, CEO de Lite, explique : « Au-delà de creuser le déficit public (malgré l’existence de certaines recettes exceptionnelles qui compensent partiellement), c’est surtout un budget colossal qui n’est pas investi pour accélérer la transition énergétique ». La crise énergétique actuelle risque de durer, voire de s’amplifier dans les années à venir avec la crise climatique.

Selon lui, il est urgent de réfléchir à l’après-bouclier tarifaire : « Il est essentiel que les plus fragiles puissent être protégés en priorité, mais surtout, il faut agir à la racine pour apporter une solution durable à l’ensemble des consommateurs », alerte-t-il.

Certaines réflexions européennes plaident pour un bouclier tarifaire « dégressif » : plus on consomme, plus le prix devient élevé. Une solution encore très imparfaite, notamment pour les foyers modestes qui vivent dans des passoires énergétiques et qui subissent de plein fouet l’envolée de leur facture.

Alors, comment envisager l’avenir de façon plus sereine ? Est-il pertinent de continuer à s’acharner à contenir des prix qui semblent ne jamais s’arrêter de s’envoler ?

Un chèque énergie renforcé et mieux ciblé, associé à une logique de tarifs progressifs selon le niveau de consommation ? Voilà qui pourrait, selon les experts Lite, représenter une solution intéressante : protéger les consommateurs les plus fragiles, tout en incitant à la maîtrise de la consommation. Encore faudrait-il élucider toutes les questions pratiques inhérentes à la mise en place d’une telle politique. Un défi que pourrait relever la donnée de consommation, notamment.

Pour Rémy Rousset, une chose est sûre : il faut agir en amont du prix de la facture, au niveau de la consommation d’énergie. « Le bouclier tarifaire ne peut pas être la seule solution et la maîtrise de la consommation est la meilleure alternative pour éviter de voir ses factures s’envoler ».

Il ajoute : « Il est essentiel d’accompagner les solutions d’une politique de maîtrise de consommation énergétique ambitieuse intégrant de l’accompagnement, des aides pour la mise en place des solutions d’efficacité et un soutien à la sobriété énergétique », argue-t-il.

 

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